9

 

Forster s’interrompt et regarde le commandant. Cet homme s’est chargé d’entretenir le feu et s’affaire devant l’âtre. Il tisonne les braises et les fixe comme s’il y cherchait des réponses à des questions à la fois trop évasives pour être posées et trop importantes pour être passées sous silence. Un bref éclair orangé estompe momentanément les nombreuses comètes brumeuses visibles par les hautes fenêtres de la bibliothèque.

Le militaire soutient le regard de Forster, soudain conscient d’attirer son attention.

— Continuez, dit-il.

Sa voix est rauque. Dans l’ombre, son expression est peut-être plus menaçante qu’il ne le souhaiterait.

— Bien volontiers.

Forster hoche la tête et se tourne vers Ari et Jozsef.

— Redfield avait piloté la Mante lors de nos premières missions d’exploration d’Amalthée. Cet homme n’était plus parmi nous et comme nous n’aurions pas à utiliser le Ventris avant longtemps, ce fut le capitaine Walsh qui prépara le submersible pour de nouvelles sorties.

Il se racle la gorge avec bruit, avant d’ajouter :

— Ce fut donc à un autre titre que celui de commandant de bord qu’elle fit une découverte inquiétante…

 

Walsh procéda à la vérification des systèmes à l’intérieur de la cale. Tout fonctionnait, et elle fit descendre le sous-marin dans les flots du vaisseau-monde. Une fois dans le compartiment immergé du sas elle se contenta de surveiller la console de pilotage pour attendre l’éventuel déclenchement d’un signal d’alarme. Avec l’habitacle illuminé, la bulle de la Mante se changeait en miroir déformant qui lui renvoyait un reflet inversé de son visage.

Elle regardait cet autoportrait et pensait que tous les événements qui avaient émaillé ce voyage donnaient un parfait exemple de ce qui n’aurait jamais dû se produire, que c’était l’illustration de tous les dangers contre lesquels on mettait en garde les cadets qui entraient à l’Académie. Pour cela, les novices devaient passer deux jours de réclusion solitaire dans le noir absolu… afin de découvrir qui n’avait pas les nerfs assez solides, qui serait incapable de supporter une traversée en état d’éveil jusqu’à la Lune, et à plus forte raison jusqu’à Mars ou la Grande Ceinture.

Certains apprenaient alors qu’ils ne pourraient affronter l’espace, qu’ils étaient trop vulnérables à l’ennui. D’autres s’en rendaient compte quelques semaines ou quelques années plus tard. Mais la majeure partie de ceux qui entraient à l’Académie étaient d’une autre trempe. Ils avaient un secret. Lequel ? L’inaction n’avait sur eux aucune prise. Ils possédaient une imagination trop vive, de trop grands espoirs. Consacrer deux ou trois mois à l’entretien des machines (la plupart des vaisseaux du Bureau spatial n’étaient guère plus reluisants que le Ventris, le nombre de ses magnifiques cutters blancs fuselés ne dépassait pas la douzaine) ne les rebutait pas car ils savaient qu’à l’arrivée ils auraient droit à une semaine de vie bien plus intense dans un avant-poste éloigné du système solaire.

Peu importait que cette escale fût moins aventureuse et pittoresque que dans leurs rêves. Tant qu’ils conservaient un statut de pilote du Bureau spatial ils acceptaient de se laisser duper par leur imagination. Et le jour où la réalité les rattrapait, il y avait des jeunes qui attendaient de prendre leur place et des postes sédentaires à pourvoir. Les responsables du Bureau le savaient et les tests étaient étudiés pour sélectionner des candidats qui nourrissaient de tels rêves.

Jo Walsh avait en outre entretenu d’autres espoirs.

Dans un service qui recrutait presque exclusivement des Nord Continentaux, et donc des Blancs, même son aspect déparait. Par ses ancêtres Noirs africains et Arabes, avec un apport de sang portugais dû aux planteurs de canne à sucre des Caraïbes auxquels sa famille appartenait seulement trois siècles plus tôt, elle était une des rares femmes de couleur qui travaillaient pour cet organisme. Elle avait les traits géométriques audacieux et le teint sombre d’un bronze du Bénin…

Et des réflexes de pêcheur de squales, une capacité acquise un été de son enfance à la grande joie de son père et à la non moins grande frayeur de ses professeurs. Elle était douée pour les mathématiques – ce don qui se transmet au hasard dans le pool génétique pour apparaître, comme par magie, chez l’enfant d’un couple d’employés hindous, de paysans grecs, de réfugiés juifs hongrois, d’ouvriers esquimaux travaillant sur des pipe-lines, etc. –, en d’autres termes, n’importe où et n’importe quand. Elle avait ainsi les qualités requises pour devenir capitaine d’un cutter à fusion.

Elle était aussi la fille de ses parents, de son île verte, des mers limpides qui l’entouraient et du peuple superstitieux qui l’habitait. À la fin du XXIe siècle, le concept de « nation » en tant qu’entité géopolitique était dépassé depuis une cinquantaine d’années, mais les groupes linguistiques minoritaires parqués dans des territoires autres que ceux de leurs ancêtres recherchaient toujours une identité. Les impératifs culturels s’atténuent sans toutefois pouvoir se dissoudre totalement et ils se transmettent pendant de nombreuses générations. Nul n’est immunisé contre la magie ancestrale.

Sans être envoûtée, Josepha Walsh n’était pas pour autant à l’abri de l’influence des dieux. Rétrospectivement, il n’y avait pas lieu d’être surpris qu’elle eût été recrutée par le Libre Esprit avant son entrée à l’Académie spatiale. Des envoyés de cette secte recherchaient sur tous les mondes des enfants sortant du commun et ils l’avaient remarquée alors qu’elle était âgée de quinze ans, quand sa précocité et ses talents effrayaient les sœurs de l’institution où elle faisait ses études.

Ces religieuses qui lui avaient imposé Jésus plutôt qu’Ogun ou Chango. Une autre voie s’offrait à elle, car le Pancréateur était les trois à la fois… N’avait-il pas tout créé, n’était-il pas la source de la Connaissance et n’instaurerait-il pas le Paradis sur Terre ? Il était désormais évident qu’un représentant du Libre Esprit – un père jésuite – l’avait orientée vers les mathématiques et la physique à l’école paroissiale, avant d’implanter dans son esprit l’idée d’entrer un jour à l’Académie spatiale. Cette secte voulait infiltrer la branche la plus active du Bureau avec un de ses agents.

À la fin de la première année d’études les cadets disposaient librement de leurs week-ends. Le campus se situait dans le New Jersey, et gagner Manhattan pour assister aux réunions clandestines des prophètes ne lui posait aucun problème. Ce fut lorsqu’elle entreprit une étude plus approfondie de l’amalgame d’histoire et de légendes constituant la Connaissance que sa foi commença à vaciller.

Lorsqu’elle obtint son diplôme, tout ce qui n’était pas d’ordre pratique lui inspirait de la méfiance, les théories des quanta et de la courbure de l’espace-temps exceptées. Elle avait la conviction que la Connaissance était incomplète, pleine de lacunes, et elle assimilait les prophètes à des escrocs. S’il existait des extraterrestres – ce qu’elle ne remettait pas en cause – ces derniers ne pouvaient s’être fixé pour but d’apporter le salut aux fidèles de ce culte. En outre, elle savait assez de choses pour avoir conscience qu’elle ne pouvait faire partie du Libre Esprit sans trahir le Bureau et le Conseil des Mondes. Cependant, il était trop tard. Quiconque avait des velléités d’indépendance était considéré comme apostat et exécuté.

Dans le cadre de sa première affectation elle avait rencontré un commandant des Services de renseignements à la voix rocailleuse et à la peau brûlée par le soleil. Il lui avait déclaré savoir qu’elle appartenait à cette secte, avant de la surprendre en s’abstenant de procéder à son arrestation. Il l’avait recrutée dans sa propre société secrète…

Une organisation qui portait le nom de « Salamandre ». Comme Walsh, tous ses membres avaient fait partie du Libre Esprit. Comme elle, ils ne remettaient pas en cause la Connaissance mais estimaient qu’elle était utilisée à des fins répréhensibles. Pour survivre à leur apostasie ils avaient dû lutter, se déguiser ou se dissimuler. Certains, dont le commandant, occupaient des positions assez importantes pour pouvoir se montrer à visage découvert et mettre au défi leurs adversaires d’exercer contre eux des représailles. D’autres feignaient d’être toujours de fidèles serviteurs du culte. Tel était le rôle que ce militaire lui avait demandé de jouer.

Elle était rapidement montée en grade. On devenait capitaine de cutter à vingt-six ou vingt-sept ans, ou jamais. Josepha Walsh avait pris les commandes d’un tel appareil à vingt-quatre. Elle appartenait toujours au Libre Esprit.

Elle n’était qu’une simple exécutante pour les prophètes qui la laissaient dans l’ignorance de leurs projets et lui donnaient des ordres sans les accompagner d’explications… des instructions qu’elle devait suivre sans poser de questions. Selon les cas, elle passait aux actes ou leur mentait au péril de sa vie. Lorsqu’ils lui avaient par exemple ordonné de procéder à son premier sacrifice rituel en tuant un membre de la Salamandre, elle s’était empressée d’avertir ce dernier qui avait changé d’identité et disparu en ne laissant derrière lui qu’un compte rendu d’autopsie à même de convaincre les commanditaires de son assassinat.

Walsh n’assistait pas aux réunions des chevaliers et des doyens mais connaissait leurs buts et les surveillait de près. Elle adressait régulièrement des rapports au commandant. Cet homme avait à l’occasion modifié ses affectations pour lui faire rencontrer l’inspecteur Ellen Troy, avant même que cette dernière n’eût compris quel rôle lui était dévolu. C’était Josepha Walsh qui pilotait l’appareil que Blake Redfield avait emprunté pour aller annoncer sur la Lune que l’étoile d’origine des extraterrestres se situait dans la constellation de la Croix du Sud. C’était Josepha Walsh qui avait suggéré qu’ils pourraient peut-être récupérer la plaque martienne sur Phobos.

Il était logique qu’elle se fût portée volontaire pour participer à l’expédition du Pr Forster sur Amalthée, une mission qui ne pouvait que satisfaire tant la Salamandre que le Libre Esprit. Toutefois, avant même leur départ, la secte malfaisante avait été décapitée, débarrassée de la moitié de son conseil dirigeant par Ellen Troy qui agissait alors à titre personnel… privée de directives et de santé mentale.

Quand sir Randolph Mays était (littéralement) tombé sur les membres de l’expédition amalthéenne en compagnie de Marianne Mitchell, Walsh ne l’avait pas identifié. Sans doute savait-il qui elle était mais estimait-il plus expéditif de l’éliminer en même temps que les autres plutôt que d’utiliser ses services. À l’exception du commandant, tous ignoraient que Josepha Walsh faisait partie de la Salamandre, même Redfield qui appartenait lui aussi à cette organisation.

Et nul ne savait quelle décision elle avait prise quand Mays s’était décidé à révéler sa véritable identité. Elle savait ce que cet individu avait fait et tenté de faire. Le chef suprême du Libre Esprit, le doyen des doyens, le plus respecté des chevaliers de cet ordre, le misérable qui avait dénaturé la Connaissance, perverti ses idéaux et voulu la tuer avec le reste de l’équipage… cet homme était à sa merci. Il flottait dans les profondeurs liquides du vaisseau-monde, inconscient et vulnérable. Elle n’avait besoin que du sous-marin Europan pour aller jusqu’à lui et l’éliminer.

C’est pourquoi Josepha Walsh – qui vivait l’aventure la plus folle de toute son existence, une chose digne de ses rêves d’adolescente – bouillait de rage en raison de l’impatience due à cette inactivité forcée, et agit ainsi qu’elle le fit. Nulle vengeance n’est plus douce que celle qui se rapporte à des espoirs brisés.

Le submersible que nous appelions la Mante était à l’origine destiné à la lune jovienne Europe. Sous l’épaisse gangue de glace de ce satellite s’étend en effet un océan privé de vie mais riche en minéraux dissous. Pour être totalement indépendant de la surface cet appareil avait des « ouïes » saturées d’enzymes artificiels qui absorbaient l’oxygène présent dans l’eau. Des protéines se chargeaient de véhiculer ce gaz vers tout ce qui en avait besoin, ses passagers inclus. Le submersible se propulsait par des battements cadencés de ses ailes semblables à celles des raies et mues par la complexification et la décomplexification de molécules artificielles. Comme ses pompes péristatiques internes étaient prévues pour contrer la pression des fosses les plus profondes des océans de la Terre, affronter les mers de Vénus ne représentait pas pour lui un défi.

Sans révéler ses intentions à quiconque, Josepha Walsh descendit à son bord dans les entrailles du vaisseau-monde.

Ses recherches furent rapides et précises. Troy nous avait fourni suffisamment d’informations pour que nous sachions dans quelle section de l’immense appareil nous avions vécu au ralenti pendant tant de mois ; une salle guère éloignée du sas où était remisé le Ventris. La Mante plongea dans cette direction en battant des ailes tel un ange de la mort.

Elle arriva sur place après quelques minutes. Mais Nemo avait entre-temps disparu.

 

Forster regarde autour de lui, la bouche déformée par un rictus malicieux. Une fois de plus son auditoire reste suspendu à ses lèvres. Il s’accorde le temps de contempler la lueur réfléchie du feu sur les lambris de la bibliothèque, puis reprend posément sa narration.

— Que s’était-il passé avant que Walsh n’atteigne la salle déserte ? Nous ne le saurons jamais avec certitude. J’ai obtenu de Troy quelques informations mais elle n’a pas été témoin des faits. Thowintha est peut-être à l’origine de cette initiative, qui sait ?

 

Dans les profondeurs obscures du vaisseau-monde les yeux d’un noyé s’entrouvrent. Ses doigts plissés, décolorés et flasques se referment sur les tuyaux qui l’alimentent en oxygène.

Nemo a dormi et sans doute rêvé. C’est désormais le passé, car le voici éveillé. Au fil des décennies il a appris plus de choses sur la maîtrise du conscient que n’importe quel yogi. Il reprend le contrôle du reste de son être.

Les conduites d’oxygène et de produits nutritifs qui l’ont maintenu en vie et dans lesquelles son corps s’emmêle ne sont pas reliées à des dispositifs aussi primitifs que des pompes ou des réservoirs. Ce sont des machines enzymatiques miniaturisées très perfectionnées qui fonctionnent sur le même principe que celui employé par les humains dans leurs sous-marins ou pour respirer dans l’atmosphère de gaz carbonique ténue de Mars. Que ces systèmes fragiles n’aient pas été conçus pour être déplacés importe peu.

Nemo garde ces tuyaux et ces rubans rappelant du varech reliés symbiotiquement à son être, mais il les déracine de la paroi de la salle où il est resté si longtemps captif. Ceint d’un manteau d’algues artificielles, il nage lentement dans le labyrinthe englouti et aspire à connaître le destin du marin phénicien de La Terre Gaste :

 

… Alors qu’il s’élève et retombe

Il revit les diverses étapes de sa vie

En entrant dans le tourbillon.

 

Thowintha flotte à l’intérieur du temple-passerelle et étudie les chemins paraboliques matérialisés sous forme de banderoles luminescentes par les lumières vivantes de la voûte. Ses tentacules s’agitent à peine alors qu’il/elle goûte les indices apportés par les remous. Il/elle sait qu’un humain vient d’entrer dans la salle.

Vous êtes seul, dit Nemo. Tout comme moi.

Nous ne sommes jamais seuls.

La silhouette décharnée et livide de l’homme flotte dans les flots luminescents, drapée de fins voiles de polymères. Avec maladresse, il se rapproche par des battements de ses mains.

C’est une image, pas un fait matériel.

Nemo s’exprime d’une façon singulière – à peine compréhensible – car s’il émet les phonèmes du langage de Thowintha il a des poumons minuscules et il ne possède pas comme lui/elle une vessie qui fait office de chambre de résonance. L’homme n’a pour émettre ces sons que sa langue et ses lèvres, ses mains et ses doigts qu’il fait claquer au besoin.

Malgré tout, il a été compris.

Vous vous êtes isolé, ajoute-t-il. Vous vous êtes dressé contre vos semblables. Vous avez conduit Troy et les autres membres de notre groupe en ce lieu pour servir vos buts personnels… pour mener à bien un projet qui a éclos dans votre seul esprit il y a de cela plusieurs centaines de milliers d’années. La première fois que je vous ai vu, je vous ai pris pour un animal. À présent, je sais. Vous êtes le Pancréateur.

Ce nom n’a pour nous aucune signification, répond l’extraterrestre.

N’espérez pas pouvoir me leurrer.

Un son frémissant sans point d’origine précis emplit le temple puis meurt. Nemo attend.

Thowintha garde le silence.

Que feriez-vous si j’exigeais de partir ? s’enquiert l’homme.

Nous ne nous sentirions pas concernés.

Même si c’est dans l’intention d’aller révéler vos buts véritables à vos pairs ?

Rien ne peut être dissimulé.

C’est vous qui le dites. Me tuer vous serait facile.

Le manteau de Thowintha acquiert de la luminosité et, sans avertissement, il/elle s’éloigne rapidement.

J’imagine Nemo qui s’autorise un sourire, et ses dents sont spectrales dans cette clarté bleutée. Ses mains volumineuses et ses pieds battent les flots et il s’enfonce lentement vers les profondeurs du vaisseau-monde en traînant derrière lui un voile d’algues nutritives, en direction de la sortie.

 

— L’extraterrestre l’a laissé échapper ?

Jozsef est sidéré.

Ari adresse à son mari un regard qui traduit son irritation.

— Cette créature n’est pas humaine. On ne peut s’attendre qu’elle comprenne.

— Si vous voulez bien m’excuser, je la soupçonne d’avoir parfaitement assimilé la menace, rétorque Forster. Et prévu tout ce qui se passerait ensuite.

— Voulez-vous dire que c’est pour cela que je ne reverrai jamais ma fille ? demande avec colère Ari.

Mais c’est avec douceur que Forster lui répond :

— C’est volontairement qu’elle a choisi son destin. Tout comme Redfield…

 

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